On dit que
le soleil changeait souvent dans un beau jeune homme pour venir sur la terre et
danser dans les villages. Apprenant cette habitude du soleil, un ogre féroce
l’a suivi sur terre et l’a enlevé, l’enfermant dans un donjon de son château.
Puisque le
soleil n’est plus apparu dans le ciel, les oiseaux ont arrêté leurs chants et
les enfants ont perdu la joie de rire. Il est apparu alors un jeune téméraire,
décidé à libérer le soleil de la captivité. Beaucoup de gens sont allés aux
côtés du brave jeune homme jusqu’au château de l’ogre, lui donnant leurs
pouvoirs afin qu’il puisse vaincre l’ogre.
Le jeune
homme a fait beaucoup de chemin jusqu’au château. Il a marché tout l’été,
ensuite tout l’automne et tout en marchant l’hiver est venu. Et juste quand
l’hiver arrivait à sa fin, il est arrivé au château de l’ogre.
Après une
lutte à mort, au cours de laquelle il a été gravement blessé, le jeune homme a
réussi vaincre l’ogre et libérer le soleil du donjon. Le sang qui a coulé de
ses blessures très profondes s’est rependu sur la neige toute blanche et, avant
l’arrivée du printemps, le jeune homme est mort.
Les arbres
ont verdi et ont fleuri, les oiseaux ont envoyé leurs chants joyeux vers le
ciel et les enfants se sont souvenus comment rire. Mais les hommes n’ont pas
oublié le courage et le dévouement du brave homme qui avait libéré le soleil
et, au début de chaque printemps, ils ont commencé tresser le fil de mãrţişor (surnom donné au mois de mars) grâce à un fil rouge qui
rappelait le sang versé par le jeune homme et à un fil blanc, symbole de la
couleur immaculée de la neige.
Les
origines de la fête du mãrţişor ne sont
pas connues avec exactitude mais la présence de cette fête aussi chez les
roumains que chez les bulgares (sous le nom de Martenita) est considérée comme
étroitement liée aux racines communes daco-traciques, antérieures à la
romanisation des dacs et à la soumission des tracs du territoire bulgare sous
le régime slave.
De nos
jours, le mãrţişor est porté tout au long du mois de mars et
après il est attaché aux branches d’un arbre fruitier. On croit qu’il apporte
de l’abondance dans les maisons des gens. Aussi, on dit que, si quelqu’un fait
un vœu pendant qu’il accroche le mãrţişor dans
l’arbre, son vœu s’accomplira tout de suite. Le Dimanche des Rameaux, dans
beaucoup de villages de Roumanie, les arbres sont ornés de mãrţişoare.
On pense
que le rouge produit les plus forts effets sur les sens car il est le symbole
de la beauté, de la jeunesse, de la santé et de la richesse. Dans beaucoup
d’anciennes cultures, il est associé à l’arrivée du printemps, aux naissances
et aux mariages, donc aux nouveaux commencements. Aussi, le rouge protège au
passage d’une saison à l’autre, surtout les petits. Dans ce sens, encore de nos
jours, on met des rubans rouges aux veaux, aux poulains, aux agneaux et aux
enfants nouveau-nés.
Et le
blanc est associé à la pureté, à la Lumière, à l’immortalité, à l’innocence, au
dévotement.
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