29 février 2020

La légende du Mãrţişor





On dit que le soleil changeait souvent dans un beau jeune homme pour venir sur la terre et danser dans les villages. Apprenant cette habitude du soleil, un ogre féroce l’a suivi sur terre et l’a enlevé, l’enfermant dans un donjon de son château.

Puisque le soleil n’est plus apparu dans le ciel, les oiseaux ont arrêté leurs chants et les enfants ont perdu la joie de rire. Il est apparu alors un jeune téméraire, décidé à libérer le soleil de la captivité. Beaucoup de gens sont allés aux côtés du brave jeune homme jusqu’au château de l’ogre, lui donnant leurs pouvoirs afin qu’il puisse vaincre l’ogre.

Le jeune homme a fait beaucoup de chemin jusqu’au château. Il a marché tout l’été, ensuite tout l’automne et tout en marchant l’hiver est venu. Et juste quand l’hiver arrivait à sa fin, il est arrivé au château de l’ogre.

Après une lutte à mort, au cours de laquelle il a été gravement blessé, le jeune homme a réussi vaincre l’ogre et libérer le soleil du donjon. Le sang qui a coulé de ses blessures très profondes s’est rependu sur la neige toute blanche et, avant l’arrivée du printemps, le jeune homme est mort.

Les arbres ont verdi et ont fleuri, les oiseaux ont envoyé leurs chants joyeux vers le ciel et les enfants se sont souvenus comment rire. Mais les hommes n’ont pas oublié le courage et le dévouement du brave homme qui avait libéré le soleil et, au début de chaque printemps, ils ont commencé tresser le fil de mãrţişor (surnom donné au mois de mars) grâce à un fil rouge qui rappelait le sang versé par le jeune homme et à un fil blanc, symbole de la couleur immaculée de la neige.

Les origines de la fête du mãrţişor ne sont pas connues avec exactitude mais la présence de cette fête aussi chez les roumains que chez les bulgares (sous le nom de Martenita) est considérée comme étroitement liée aux racines communes daco-traciques, antérieures à la romanisation des dacs et à la soumission des tracs du territoire bulgare sous le régime slave.

De nos jours, le mãrţişor est porté tout au long du mois de mars et après il est attaché aux branches d’un arbre fruitier. On croit qu’il apporte de l’abondance dans les maisons des gens. Aussi, on dit que, si quelqu’un fait un vœu pendant qu’il accroche le mãrţişor dans l’arbre, son vœu s’accomplira tout de suite. Le Dimanche des Rameaux, dans beaucoup de villages de Roumanie, les arbres sont ornés de mãrţişoare.

On pense que le rouge produit les plus forts effets sur les sens car il est le symbole de la beauté, de la jeunesse, de la santé et de la richesse. Dans beaucoup d’anciennes cultures, il est associé à l’arrivée du printemps, aux naissances et aux mariages, donc aux nouveaux commencements. Aussi, le rouge protège au passage d’une saison à l’autre, surtout les petits. Dans ce sens, encore de nos jours, on met des rubans rouges aux veaux, aux poulains, aux agneaux et aux enfants nouveau-nés.

Et le blanc est associé à la pureté, à la Lumière, à l’immortalité, à l’innocence, au dévotement.


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